Il fait froid, mais tu t'en fous, puisque c'est ton univers. L'hiver, la neige, la glace. Il neige pas, on sort de l'hiver et tu n'es pas dans un pays où la glace orne le paysage. Mais il fait froid et dans ton manteau blanc tu ne sens pas la fraîcheur de la nuit tout juste tomber. A la lisier de la ville tes pattes foule le béton, loin de la terre meuble, tu trottines et seule un cliquetis métallique trahie ta présence. Tu hais ses chaînes qui te rappellent un passé trop douloureux, pendu à ton cou et tes poignets. Mais tu raffoles de ses balades nocturnes où tu redeviens ce que tu es vraiment. Tu changes, tu ne tiens plus sur deux jambes, tes yeux se modifie et tu vois différemment tout comme tes longue oreille poilue amovible pour écouter à trois cents soixante degrés. Toi loups des neiges, loups blanc. Tu reviens d'une course en dehors de Séoul. Ta respiration est saccadé, mais ça t'importe peu, tu adores cette sensation, tu es plus libre que ta forme humaine qui t'emprisonne dans un corps faible et lent. Et même si le béton sous tes cousiné sont moins confortables que la terre tendre, mais ça te fait quand même du bien de déplier tes muscles dans une fin de promenade dans la ville, sans te faire voir. Enfin ce que tu crois. Concentrer sur le vent qui s'engouffre dans ton pelage polaire tu ne remarques pas la jeune fille pas dans l'un des coins de la rue. Tu bailles et arrive devant un vieil immeuble où tu es pourtant sûr qu'il n'y a jamais personne. C'est ici que tu reprends ta forme initiale, celle d'un humain. Celle de Ho Su. Ça prend une ou deux minutes et une fois terminé tu t'étires dans un râle fatigué.  Tu recoiffes tes cheveux bruns qui n'en faisait qu'à leur tête, puis reprend le chemin inverse que tu venais d'emprunter sous ta forme animal pensant que tu avais encore une fois passé inaperçu. Seulement arrivé au bout de la rue tu percutes une fille sans le vouloir. Ton corps ce temps imperceptiblement. Un léger coup d'œil en arrière ne te laisse aucun doute sur le fait qu'elle ai pu voir toute ta métamorphose depuis ta forme animal. Mais tu préfères penser qu'elle ne fait que passer et qu'elle n'a rien vu.

« - Excusez-moi, je ne vous avais pas vus... »